Description:
Une communauté se définit tant par l’avenir auquel elle aspire et les valeurs par lesquelles elle vit au quotidien que par les exemples passés auxquels elle se réfère. Tel est donc le but de ce modeste ouvrage : rendre hommage à ces hommes qui ont fait la civilisation islamique et dont la vie et la mort ne sont pas seulement des vestiges d’hier mais aussi des sources d’inspiration pour aujourd’hui et demain.
Distingués par Allâh par leur personnalité et leurs capacités extraordinaires, les trente figures ici mises à l’honneur laissèrent tous leur marque indélébile dans les annales de l’Histoire. Chefs d’État ou érudits, imâms ou conquérants, artistes ou réformateurs, mystiques ou généraux, chacune de ces trente personnalités dédia sa vie à l’islâm et apporta, à sa manière, sa pierre à l’édifice du monde musulman – et au-delà. D’aucuns changèrent à jamais la face de l’humanité ; le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui serait sans nul doute bien différent sans le sang-froid d’Abû Bakr, la vision de ‘Umar ibn al-Khattab, les fulgurances de Khâlid ibn al-Walîd, les éclairs de génie de Mehmed II ou l’intransigeance d’Ahmad ibn Hanbal.
D’autres, encore, apparurent à des moments-clés de la marche du monde comme pour sauver la Oumma des périls qui l’assaillaient de toutes parts : ainsi de Nûr ad-Dîn, Salâh ad-Dîn, Yusûf ibn Tashfin ou Baybars, vainqueurs respectifs des croisés, de la Reconquista et des Mongols. Et puisque le regard du croyant ne peut se restreindre à une vision matérialiste étriquée, certains, s’ils ne connurent guère le succès ici-bas, se distinguèrent par la hauteur de leurs vertus et leur capacité à irriguer les âmes et inspirer les cœurs : que serait en effet la conscience musulmane sans la chevalerie spirituelle de ‘Alî ibn Abî Tâlib, l’émouvant martyre de son fils al-Husayn ou plus près de nous, l’abnégation de ‘Umar al-Mukhtâr et la sincérité de Malcolm X ?
Par une collection de chroniques et de biographies édifiantes, « Héros de l’islâm » propose ainsi une tentative originale d’explorer l’histoire de l’islâm et des musulmans à travers la vie, la pensée et les réalisations de ces trente hommes hors du commun
Mon avis:
Ce livre m’a accompagné un bout de temps, car je l’ai lu comme on lit un livre d’études plus que comme un roman biographique.
Je vais commencer par vous dire qu’habituellement, je ne souhaite jamais relire un livre que j’ai déjà lu, mais celui-là est une exception.
Comme vous le voyez sur la photo, j’ai fait énormément d’annotations, et j’aurai même pu en faire plus si je ne m’étais pas limité!
Je ne suis pourtant pas friande d’histoire et de biographies habituellement, je vous avoue que je les trouve souvent rébarbatifs et ennuyeux, remplis de noms et de descriptions géographiques.
Et bien ici, on ne joue pas dans la même cour!
J’ai pris tellement de plaisir à lire ces histoires que je connaissais déjà pourtant! Comme celles des grands compagnons et des califes, je suis même partie un peu sceptique sur le départ en me disant que j’allais lire une sorte de résumé pour chaque personnage mais quenini!!
C’est un pur concentré de Richesse islamique qui au fil des pages nous fait voyager dans le temps, et nous voilà retrouvés en plein champs de bataille, les images se succèdent dans notre tête, ça s’enchaîne et on se rend compte à quel point ces hommes étaient courageux et exemplaires!!
En réalité, Il n’y pas de mots qui pourraient décrire l’intensité des récits de ce livre. ( ce n’est même pas exagéré)
Je vous laisse en fin de post 2 extraits qui m’ont marqué:
Bref vous l’aurez compris, je le conseille fortement!
Pour la petite anecdote, je n’ai pas acheté ce livre, il m’a été envoyé en cadeau par une soeur et je ne la remercierai jamais assez pour cette aumône qui j’espère se fructifiera aussi longtemps que je conseillerai ce livre.
Qu’Allah la recompense grandement !
Extraits:
🖋️Au matin du vendredi 10 muharram de l’an 61AH (10 octobre 680), al-Husayn se réveille donc pour trouver les troupes omeyyades prêtes au combat et alignées contre lui. Sans attendre, il se présente face à eux et les harangue de sa puissante voix, dressé sur son chameau
« Ô gens de Koufa, je sais que mes paroles ne me sauveront pas. Mais je veux parler, pour établir votre responsabilité devant Allâh et ma propre innocence avant que la lutte ne s’engage. Vous savez tous que je suis le fils de Fâtimah, fille du Messager d’Allâh a, et le fils de ‘Alì, cousin du Prophète s et premier croyant.
Ja’far était mon oncle, Hamza, le prince des martys, était l’oncle de mon père et al-Hasan était mon frère, dont le Prophète s a dit qu’il était le seigneur des jeunes du Paradis. Si vous croyez en Allâh et en la mission de mon grand-père, le Messager d’Allah as dites-moi quel crime l’ai commis pour que vous attentiez à ma vie ! (.) Mon peuple, depuis que je suis avec vous, je n’ai versé le sang d’aucun d’entre vous, et je n’ai pris le bien de personne ; par quel crime, à vos yeux, ai-je donc mérité la mort ? Je demeurais à Médine près du tombeau de mon grand-père s, et vous ne m’y avez pas laissé. Je suis allé à Makkah, et vous m’avez appelé, vous, gens de Koufa, par des lettres et des messagers. Maintenant, je vous dis comme a dit Mûsâ au peuple de Pharaon : Si vous ne me croyez pas, écartez-vous afin que j’aille au sanctuaire d’Allâh, j’y demeurerai jusqu’à ce que ie quitte ce monde. C’est dans l’autre monde qu’il deviendra manifeste qui a eu le droit pour lui et qui a mal agi ! »
Face au silence assourdissant qui s’empare alors de la plaine, al-Husayn conclut :
« Louange à Allâh, car vous n’avez désormais aucun argument auprès d’Allâh et de Son Messager S! »
Après avoir échangé son chameau contre un cheval plus adapté au combat, il se dresse sur sa monture, aligne ses maigres troupes, lève les yeux vers le ciel et lance:
« O Allâh, Tu es mon Consolateur en toute affliction, ma richesse en toute adversité, ma force en tout malheur et mon Protecteur en toute circonstance. »
🖋️Il faudra ainsi trois salat al-janâza pour permettre aux plus de deux cent mille croyants rassemblés entre la grande mosquée des Omeyyades et la citadelle de Damas de venir rendre à leur sheykh un dernier hommage; une affluence qui fit, semble-t-il, de la prière funéraire d’Ibn Taymiyyah les secondes funérailles les plus attendues de l’Histoire islamique après celles de son prédécesseur Ahmad ibn Hanbal. Sa tombe sera, pour l’anecdote, la seule laissée intacte après la destruction par les autorités coloniales francaises du cimetière des soufis où il était enterré aux côtés de son frère; les équipes de démolition locales avaient farouchement insisté pour que son lieu de repos, « trop saint pour être touche », soit laissé en paix.
(Au sujet d’Ibn Taymiyyah)