J’ai aimé cette lecture, elle était à la fois fluide et en même temps poétique et philosophique, ce qui est en soit une tâche difficile donc chapeau à l’auteur.
En ce qui concerne la relation père-fils, j’ai eu du mal à accrocher car je le voyais plutôt comme sa propre conscience qui se serait matérialisé, un esprit composé de ses propres souvenirs mais donc de ses seuls sentiments. Un peu comme ces veuves qui continuent à avoir des conversations avec leur défunts époux et même arrivent à se disputer avec lol. Je trouve ça touchant mais je pense que c’était plutôt un moyen de pallier au manque d’avoir un conseiller et un père à ses côtés. C’est vrai que j’ai eu du mal à m’attacher à ce personnage de Saad, peut être parce que je ne le comprenais pas trop à certains moments ou simplement parce que sa personnalité n’était pas suffisamment décrite pour que je puisse créer un lien.
En ce qui concerne l’épisode du policier samaritain et la retrouvaille avec Leila, je dirais que c’est tout à fait plausible du fait que l’auteur voulait montrer le fait que parmi nombre de malheurs, il se trouve toujours des oasis dans le désert, ces bouées de sauvetage qui permettent de continuer le chemin un peu plus loin, et on peut trouver parmi la police, les douanes, les services sociaux, des personnes qui « ferment les yeux », car ils compatissent, ont gardé ce côté humain, et qui leur donne la conscience et la générosité d’aider certains. Parmi tous les malheurs de ce pauvre Saad, on a bien vu que des fois, ça passe, des fois ça casse. Je pense que le maître mot de ce livre est l’espoir, puisque c’est comme ça que ça fini, avec cette verrue qui apparaît. Je trouve ça intéressant car les verrues étaient au début du livre représentées comme des tares, des sentiments négatifs dont il faut se séparer, alors comment dire que l’espoir puisse être négatif? Simplement parce que c’est l’espoir qui lui a apporté des malheurs en s’obstinant à continuer son périple au lieu de se contenter de vivre au Caire ou en Sicile mais d’un autre côté c’est aussi ce qui lui a permis d’atteindre son but et de retrouver sa bien aimée!
Il y a une belle leçon d’espoir et l’auteur a voulu rester réaliste car même après lui avoir rendu ses moments de bonheur, il lui a repris d’un coup le séparant à nouveau de Leila. Comme la vie, les malheurs ne s’arrêtent jamais mais malgré les obstacles sur le chemin, seul l’espoir permet d’avancer envers et contre tout ^