LE FILS DU PAUVRE de Mouloud Feraoun ★★★☆☆

Description : Un village de la montagne kabyle au début du siècle. C’est là que vivent les Menrad. Ils ne font pas, comme on dit,  » figure de pauvres « . Ils ne se rendent pas compte qu’ils sont pauvres. Ils sont comme les autres ; voilà tout.

Dans ce livre Mouloud Feraoun raconte sa propre histoire. Il était destiné à devenir berger, il a eu plus de chance que la plupart de ses camarades, il a pu étudier, conquérir un diplôme, sortir de la pauvreté. C’est comme pour s’excuser de cette chance qu’il a écrit Le Fils du pauvre, qui est devenu dans l’Algérie d’aujourd’hui, à la lettre, un classique.


MON AVIS:

Je suis mitigée sur cette lecture car il me semble difficile de critiquer une œuvre qui est déjà considérée comme un classique, mais je me dois d’être objective.
Cela faisait un moment que ce livre était dans ma PAL, de plus, c’est une lecture très rapide, juste une centaine de pages.
J’ai trouvé le style très simple mais agréable à lire.
C’est un roman autobiographique mais racontée à la manière d’un roman fictif.
L’histoire est bien contée, mais je n’ai pas réussi à ressentir beaucoup d’empathie pour les personnages, dont le héros, Fouroulou Menrad, anagramme du nom de l’auteur.
L’auteur dit d’ailleurs avoir écrit ce livre pour « s’excuser » de la chance qu’il a eu de ne pas devenir berger mais de pouvoir faire des études.

On comprend vite la morale de l’histoire et on apprécie de découvrir la vie de cette famille, de ce village et de cette Kabylie avec sa culture et ses coutumes à l’époque de la colonisation.

On ne peut qu’admirer et respecter ce livre sur le plan moral et littéraire.
Mais malgré cette admiration presque obligatoire, je ne peux pas dire que j’ai vraiment aimé.
J’ai trouvé que c’était vraiment trop court, presque comme une histoire que l’on résume. Je n’aime pas les livres à rallonge avec de sempiternelles descriptions mais la c’est tout le contraire, j’aurai aimé plus de profondeur.
Je reste donc avec un arrière-goût d’inachevé, d’une œuvre qu’on effleure du bout des doigts sans vraiment pouvoir la contempler.

MILLE SOLEILS SPLENDIDES De Khaled Hosseini ★★★★☆

Salam, Coucou les readers 🌻

Je viens de finir Mille soleils splendides de Khaled Hosseini et je suis conquise!

Surtout après avoir lu Pourvu que la nuit s’achève de Nadia Hashimi, je ne me demande plus où elle s’est inspirée pour cette histoire! On pourrait croire presque à deux livres en parallèles ^

Je vous rappelle le résumé:

Forcée d’épouser un homme de trente ans son aîné, Mariam ne parvient pas à lui donner un fils. Après dix-huit années de soumission à cet homme brutal, elle doit endurer une nouvelle épreuve : l’arrivée sous son propre toit de Laila, une petite voisine de quatorze ans. Enceinte, Laila met au monde une fille. D’abord rongée par la jalousie, Mariam va finir par trouver une alliée en sa rivale. Toutes deux victimes de la violence et de la misogynie de leur mari, elles vont unir leur courage pour tenter de fuir l’Afghanistan.

Mais parviendront-elles jamais à s’arracher à cette terre afghane sacrifiée, et à leur ville, Kaboul, celle qui dissimulait autrefois derrière ses murs  » mille soleils splendides  » ?

_________

Mon avis:

Le style est impeccable, poétique, ca ne traîne pas en longueur ou en descriptions, à part pour expliquer les événements historiques de l’époque. On rentre bien dans l’histoire, même si j’ai eu du mal à me détacher de la première partie quand il passe à la narration du deuxième personnage principal. Je m’y étais attachée et je voulais la suite! Un peu comme je n’aimais pas être coupé dans le récit de la perle et la coquille. Mais ce n’est qu’indispensable pour vraiment connaître les différentes actrices de ce roman, qui sont vraiment deux exemples de courage et de piété.

La vie n’est pas toujours facile et des fois pour certaines, c’est même invivable. Et malgré cela, on y retrouve le goût d’aimer, d’espérer, de se satisfaire du nécessaire et de prioriser ce qui est important..

C’est un livre que je n’oublierai pas et certainement pas le dernier de cet auteur!

J’aurais voulu noter les citations mais j’étais trop prise dans l’histoire 😅

Ce que le jour doit à la nuit -Yasmina Khadra ★★★☆☆

IMG_1075

Voilà, j’ai enfin fini La fameuse œuvre de Yasmina Khadra, Ce que le jour doit à la nuit. Je dis « enfin » car cela fait une bonne semaine que j’étais dessus, ce qui représente une durée assez longue comparé à d’habitude.

Pourquoi j’ai mis du temps à le lire? Bien tout simplement parce que j’étais dans une attente éternelle de quelque chose qui n’arrivât jamais. Je pense que j’en attendais trop. Oui, après tout ce que j’avais lu et entendu au sujet de cet œuvre, je m’attendais à quelque chose de phénoménal. Attention je ne dis pas que ce livre ne mérite pas sa réputation. Il La mérite juste pour des raisons différentes de celles que j’attendais. Je vous parlerais d’abord de ce qui m’a gêné et je finirais en beauté.

En fait, je m’attendais à des rebondissements, un dénouement, des surprises, quelque chose, n’importe quoi! et bien non…à chaque fois, je suis restée assez déçue de ce personnage qui n’ose presque jamais rien en fin de compte. Il ne se défend pas, ne prend jamais position, se fond dans la masse jusqu’à devenir « l’arabe de service » Celui qui est toléré, accepté mais Jamais réellement respecté. Sa personnalité est assez fade, je ne m’y suis pas attaché pourtant c’était pas faute d’essayer. Il y a bien un personnage que jai apprécié dans ce livre mais malheureusement il est resté en arrière plan La majorité du temps. Une romance, que j’ai trouvé excessive, gâchée pour une raison assez incohérente, presque stupide. Des malentendus qui restent à jamais incompris. Bref, vous l’aurez compris, au niveau de l’histoire principale, je n’ai pas du tout adhéré.
MAIS! Parce qu’il y a un Mais, J’avoue que l’écriture est époustouflante. On ne retrouve pas du tout l’auteur de L’Attentat que j’ai lu récemment. C’est à se demander si c’est bien la même personne Tant le style est différent. Très poétique, on se laisse bercer par ses descriptions interminables mais magnifiques. Cette œuvre est une ode à la femme, une ode à l’Algérie, en particulier La ville d’Oran. J’ai pu relever plus de citations qu’avec trois Livres réunis. L’auteur est amoureux de son pays et il nous en parle comme on parlerait de son enfant, en clamant ses qualités et en chuchotant ses faiblesses. Certes, quelques personnes vont noter sa vision un peu romancée de la révolution et du comportement des colons. Mais ça reste un beau rappel de ce qu’il s’est passé. On ne peut rester insensible à ces récits d’un passé commun, à cette souffrance mal connue, à ces batailles menées par des gens qu’on a écrasé sur leur propre terre, le malheureux sort des colonies. Car ce sera bien comment je considérerais ce livre, comme un roman historique, ou plutôt de l’histoire romancée.

Voilà je vais vous laisser rêver avec ces quelques citations choisies, certaines sont longues mais lisez les quand même, vous ne le regretterez pas!

« Quand l’Amour vous fait un enfant dans le dos, il est la preuve que vous ne le méritez pas ; la noblesse consisterait à lui rendre sa liberté – ce n’est qu’à ce prix que l’on aime vraiment. »
« Si tu veux pleurer, pleure ; si tu veux espérer, prie, mais, de grâce, ne cherche pas de coupable là où tu ne trouves pas de sens à ta douleur. »
“La postérité n’a jamais rendu l’étreinte des tombes moins dure. Elle a juste le mérite de modérer notre peur de la mort puisqu’il n’y a pas de thérapie mieux appropriée à notre inexorable finitude que l’illusion d’une belle éternité… Cependant, il en existe une qui me tient à cœur : la mémoire d’une nation éclairée. C’est la seule postérité qui me fasse rêver. ”
📌Magnifique ode à la femme:

« L’homme n’est que maladresse et méprise, erreur de calcul et fausse manœuvre, témérité inconsidérée et objet d’échec quand il croit avancer vers son destin en disqualifiant la femme… Certes, la femme n’ est pas tout, mais tout repose sur elle… Regarde autour de toi, consulte l’Histoire, attarde-toi sur la terre entière et dis-moi ce que sont les hommes sans les femmes, ce que sont leurs vœux et leurs prières quand ce ne sont pas elles qu’ils louent… Que l’on soit riche comme Crésus ou aussi pauvre que Job, opprimé ou tyran, aucun horizon ne suffirait à notre visibilité si la femme nous tournait le dos. Le coucher de soleil, le printemps, le bleu de la mer, les étoiles de la nuit, toutes ces choses que nous disons captivantes n’ont de magie que lorsqu’elles gravitent autour d’une femme, mon garçon… Car la Beauté, la vraie, l’unique, la beauté phare, la beauté absolue, c’est la femme. Le reste, tout le reste n’est qu’accessoires de charme.”
📌Magnifique ode à la ville d’Oran:

Oran ne manquait de rien, ni de charmes ni d’audace. Elle s’éclatait comme autant de feux d’artifice, faisant d’une boutade une clameur et d’une bonne cuite une liesse. Généreuse et spontanée, il n’était pas question, pour elle, de se découvrir une joie sans songer à la partager. Oran avait horreur de ce qui ne l’amusait pas. La mine défaite lèserait sa superbe, les pisse-vinaigre terniraient ses humeurs ; elle ne supportait pas qu’un nuage voilât sa bonhomie. Elle se voulait rencontre heureuse à chaque coin de rue, et kermesse sur ses esplanades, et là où portait sa voix fleurissait l’hymne à la vie. Elle faisait de la jovialité une mentalité, une règle fondamentale, la condition sans laquelle toute chose en ce monde serait un gâchis. Belle, coquette, consciente de la fascination qu’elle exerçait sur les étrangers, elle s’embourgeoisait en catimini, sans fard ni fanfare, convaincue qu’aucune bourrasque – pas même la guerre en train de l’éclabousser – ne saurait freiner son essor. Née d’un besoin de séduire, Oran, c’était d’abord le chiqué. On l’appelait la Ville américaine, et toutes les fantaisies du monde seyaient à ses états d’âme. Debout sur sa falaise, elle regardait la mer, faussement languissante, rappelant une belle captive guettant du haut de sa tour son prince charmant. Pourtant, Oran ne croyait pas trop au large, ni au prince charmant. Elle regardait la mer juste pour la tenir à distance. Le bonheur était en elle, et tout lui réussissait.”

📌L’unique moment du livre où j’ai eu du respect pour le personnage principal :

« Il y a très longtemps, monsieur Sosa, bien avant vous et votre arrière-arrière-grand-père, un homme se tenait à l’endroit où vous êtes. Lorsqu’il levait les yeux sur cette plaine, il ne pouvait s’empêcher de s’identifier à elle. Il n’y avait pas de routes ni de rails, et les lentisques et les ronces ne le dérangeaient pas. Chaque rivière, morte ou vivante, chaque bout d’ombre, chaque caillou lui renvoyaient l’image de son humilité. Cet homme était confiant. Parce qu’il était libre. Il n’avait, sur lui, qu’une flûte pour rassurer ses chèvres et un gourdin pour dissuader les chacals. Quand il s’allongeait au pied de l’arbre que voici, il lui suffisait de fermer les yeux pour s’entendre vivre. Le bout de galette et la tranche d’oignon qu’il dégustait valaient mille festins. Il avait la chance de trouver l’aisance jusque dans la frugalité. Il vivait au rythme des saisons, convaincu que c’est dans la simplicité des choses que résidait l’essence des quiétudes. C’est parce qu’il ne voulait de mal à personne qu’il se croyait à l’abri des agressions jusqu’au jour où, à l’horizon qu’il meublait de ses songes, il vit arriver le tourment. On lui confisqua sa flûte et son gourdin, ses terres et ses troupeaux, et tout ce qui lui mettait du baume à l’âme. Et aujourd’hui, on veut lui faire croire qu’il était dans les parages par hasard, et l’on s’étonne et s’insurge lorsqu’il réclame un soupçon d’égards… Je ne suis pas d’accord avec vous, monsieur. Cette terre ne vous appartient pas. Elle est le bien de ce berger d’autrefois dont le fantôme se tient juste à côté de vous et que vous refusez de voir. Puisque vous ne savez pas partager, prenez vos vergers et vos ponts, vos asphaltes et vos rails, vos villes et vos jardins, et restituez le reste à qui de droit.”

📌Point de vue intéressant des pieds-noirs :

« Si seulement on avait quitté le bled de notre propre gré, se plaint Gustave à deux doigts du coma éthylique. Mais on nous a forcés à tout abandonner et à partir en catastrophe, nos valises chargées de fantômes et de peines. On nous a dépossédés de tout, y compris de notre âme. On ne nous a rien laissé, rien de rien, pas même les yeux pour pleurer. C’était pas juste, Jonas. Tout le monde n’était pas colon, tout le monde n’avait pas une cravache contre ses bottes de seigneur ; on n’avait même pas de bottes tout court, par endroits. Nous avions nos pauvres et nos quartiers pauvres, nos laissés-pour-compte et nos gens de bonne volonté, nos petits artisans plus petits que les vôtres, et nous faisions souvent les mêmes prières. Pourquoi nous a-t-on tous mis dans un même sac ? Pourquoi nous a-t-on fait porter le chapeau d’une poignée de féodaux ? Pourquoi nous a-t-on fait croire que nous étions étrangers sur la terre qui a vu naître nos pères, nos grands-pères, et nos arrière-arrière-grands-pères, que nous étions les usurpateurs d’un pays que nous avons construit de nos mains et irrigué de notre sueur et de notre sang ?… Tant qu’on n’aura pas la réponse, la blessure ne cicatrisera pas. »

Cannibale -Didier Daeninckx ★★★★☆

IMG_1416

Voilà j’ai terminé mon livre hier soir. Ça a mis un peu de temps car j’étais assez occupée mais c’est clairement un livre qui peut être lu en un jour. Jai bien aimé, même si je m’attendais à plus de profondeur. Ce n’est pas une critique dans le sens où je pense que l’auteur ne voulait pas se concentrer sur les personnages mais plus sur les circonstances.

Résumé :

Cannibale raconte l’histoire d’un vieux Kanak de Nouvelle Calédonie, Gocéné, qui se rend dans sa tribu d’origine accompagné par son vieil ami blanc. Deux jeunes leurs barrent la route et chasse undes deux hommes parce qu’il est blanc et que les siens les avaient colonisés. Gocéné leur explique alors qu’il n’est pas mauvais comme ses semblables et pour cela leur raconte son histoire, des années auparavant lorsqu’il fut exporté avec sa tribu à Paris pendant la colonisation, comme bête de foire, logé dans un zoo sous le nom de « cannibale ». C’est alors qu’un jour la moitié de la tribu est échangé contre des crocodiles à un cirque Allemand. Gocéné entreprend alors de les retrouver au péril de sa vie..
_____

C’est une histoire vraie et touchante qui nous plonge dans le Paris de 1930, mais aussi amère car elle nous rappele le colonialisme et ses atrocités qui restaient invisibles aux yeux de la populasse qui était bien trop occupé à ne voir le monde que sur le bout de leur nez.

L’histoire comporte aussi une important morale mais je laisse le plaisir aux lecteurs de La découvrir 😉
Deux citations qui m’ont particulièrement marqué:

« Il n’est pas de semaine où l’on ne tue pas, aux Colonies ! Cette foire, ce Luna-Park exotique, a été organisée pour étouffer l’écho des fusillades lointaines… Ici on rit, on s’amuse, on chante La Cabane bambou… Au Maroc, au Liban, en Afrique centrale, on assassine. En bleu, en blanc, en rouge…  »
« Les questions, on se les pose avant… Dans un moment pareil, ce serait le plus sûr moyen de ne rien faire. « 

CLASSIQUES DE LITTÉRATURE (Coups de coeur) 

IMG_1068

Les hauts de Hurlevent d’Emily Brontë. (Wuthering Heights)
Voilà un livre qu’on n’oublie pas, moins pour la qualité d’écriture que pour l’histoire en elle même. Une histoire d’amour, mais un amour pas comme les autres. Une passion taintée de folie et de rage, de jalousie et de haine.
Voilà un petit résumé:
Mr Earnshaw a deux enfants, un fils, Hindley, et une fille, Catherine. Un jour, il revient d’un voyage avec un enfant abandonné âgé de six ans, Heathcliff, un jeune bohémien. Hindley entre rapidement en conflit avec Heathcliff et, à la mort de leur père, devient le maître de la maison. Heathcliff est traité plus durement que jamais. Mais Catherine et Heathcliff s’aiment tendrement et leurs sentiments enfantins deviennent plus profonds encore à l’adolescence. Ils s’échappent fréquemment dans la lande pour rêver à des jours meilleurs, chacun d’entre eux étant doté d’un caractère puissant. Hindley se marie avec Frances. Malheureusement, son épouse meurt trois mois après la naissance de leur fils, Hareton. Hindley est fou de chagrin, se met à boire et devient plus aigri encore. Catherine, qui ne peut renoncer à un statut social important sacrifie son amour pour Heathcliff et se décide à épouser un riche héritier, Edgar Linton.

Mais Heathcliff, blessé par cette annonce de mariage, blessé dans son orgueil et ne pouvant souffrir pareille humiliation de la part de celle qui est tout pour lui, s’enfuit. Son départ rend Catherine très malheureuse mais Heathcliff, devenu amer et vil prépare une vengeance démoniaque avant de revenir quelques temps plus tard dans la demeure familiale. La destruction de ces deux familles et de leurs descendances constitue alors son seul objectif..
______________
Je n’en dis pas plus pour celles qui voudraient le lire!
Pourquoi ce roman et si célèbre? Qu’est-ce qui fait de cette histoire d’amour, une des plus belles mais aussi une des plus mémorables qui soit?

Je dirais que ce personnage d’Heathcliff fait toute la différence. On se prend de pitié pour lui au début et on finit par ne plus le comprendre, l’amour rend fou et ce roman l’illustre très bien. L’amour transcende les classes sociales et le temps, et même la mort comme vous le comprendrez si vous le lisez.

De plus la passion que partage Catherine et Heathcliff n’est pas de celles qui se cachent dans les coins sombres, c’est une passion pure et unique même si elle est dévastatrice. Catherine déclare dans une fameuse réplique « Je suis Heathcliff ». Elle entend par la que les amants se sentent identiques et fusionels en tout point.

Les personnages que nous dépeint Emily Brontë sont torturés et sombres à souhait, à l’instar de leur environnement.

Lol vous direz que j’ai un penchant pour les esprits torturés et vous aurez raison!
« Ma grande raison de vivre, c’est lui. Si tout le reste périssait et que lui demeurât, je continuerais d’exister ; mais si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l’univers me deviendrait complètement étranger, je n’aurais plus l’air d’en faire partie. Mon amour pour Linton est comme le feuillage dans les bois : le temps le transformera, je le sais bien, comme l’hiver transforme les arbres. Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rochers immuables qui sont en dessous : source de peu de joie apparente, mais nécessaire. Nelly, je suis Heathcliff! Il est toujours, toujours dans mon esprit ; non comme un plaisir, pas plus que je ne suis toujours un plaisir pour moi-même, mais comme mon propre être. Ainsi, ne parlez plus de notre séparation ; elle est impossible… »
« Puisses-tu ne pas trouver le repos tant que je vivrai! Tu dis que je t’ai tuée, hante-moi, alors! Les victimes hantent leurs meurtriers, je crois. Je sais que des fantômes ont erré sur la terre. Sois toujours avec moi… prends n’importe quelle forme… rends-moi fou! mais ne me laisse pas dans cet abîme où je ne puis te trouver. Oh! Dieu! c’est indicible! Je ne peux pas vivre sans ma vie! Je ne peux pas vivre sans mon âme! »
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

HAMLET de William Shakespeare
Voilà un résumé assez complet pour celles qui ne l’ont jamais lu:
Peu de temps après la mort mystérieuse du roi de Danemark, sa veuve se remarie avec Claudius, son frère. Le fils du roi défunt, le prince Hamlet, vit mal ce remariage pointant le peu de scrupules de sa mère de ne pas respecter le deuil et questionne sa vertu. Un soir, des gardes annoncent qu’ils ont vu un spectre sur les remparts. Pendant ce temps, Hamlet fait sa cour à Ophélie, fille du ministre Polonius. Laërte, le frère de la jeune fille est réticent vis-à-vis de la liaison du prince et de sa sœur. La nuit, sur les remparts, Hamlet rencontre le spectre de son père qui lui révèle qu’il a été assassiné par son frère, Claudius. Le comportement d’Hamlet devient de plus en plus fantasque et désespéré. Il pense à la mort et au suicide mais la peur du châtiment de l’au-delà le ralentit dans sa démarche. On met sa folie sur le compte de son amour contrarié pour Ophélie mais il n’en est rien. L’arrivée de comédiens ambulants donne à Hamlet l’idée d’un stratagème: il modifie la pièce qu’ils vont jouer pour y introduire une allusion évidente au meurtre du roi par Claudius. A la suite du scandale déclenché par la représentation, Claudius se méfie d’Hamlet pensant avoir été démasqué, et envoie Polonius l’espionner. Le roi ordonne à Guildenstern et Rosencrantz d’emmener Hamlet en Angleterre pour le prémunir d’une possible animosité à son égard. Seul, le roi se souvient du meurtre qu’il a commis et se demande comment échapper à toute punition. Hamlet entre dans l’intention de tuer Claudius, mais se ravise, préférant lui donner une mort aux yeux de tous. Plus tard,dans un échange avec sa mère, Hamlet lui raconte tout, et tente de lui montrer le fantôme qui apparaît alors à ses yeux. La reine ne le croit pas et le pense aussi fou qu’on le disait. Avant l’apparition du spectre, la reine prend peur et crie, Polonius, caché derrière une tapisserie appelle à l’aide. Hamlet, entendant du bruit, feint de croire que c’est un rat, et donne un grand coup d’épée au travers de la tapisserie. Polonius meurt. Après l’annonce de la mort de son père, Ophélie devient folle et se noie. Claudius manigance avec Laërte, fou de douleur après la perte de sa sœur, l’assassinat d’Hamlet. Ce dernier qui se cachait, assiste cependant aux obsèques d’Ophélie et les deux se jettent dans la fosse et se battent. Ils sont finalement séparés mais le combat n’est que reporté. A l’occasion d’un tournoi d’escrime organisé par le roi pour sceller une prétendue réconciliation, Hamlet et Laërte échangent leurs fleurets et Laërte est blessé à mort par la lame empoisonnée destinée à Hamlet. Au même moment, la reine s’empoisonne par inadvertance avec la coupe que devait boire son fils. Mais Hamlet tue Claudius avant de mourir pour finaliser sa vengeance. Après cette effroyable boucherie, où l’horreur n’est tempérée que par cette invraisemblance qui accompagne l’absurdité, Fortinbras vient à passer par là, en revenant de Pologne, à la tête de toute son armée. Il est désigné pour monter sur le trône du Danemark selon les dernières volontés d’ Hamlet et ordonne qu’on célèbre avec magnificence les funérailles d’Hamlet, dont on emporte le corps inanimé.
____________

Vous l’aurez compris, beaucoup de sentiments sont ici exprimés. L’amour, l’amitié, la haine, la vengeance, la peur, le doute, le désespoir..
||Hamlet dans cette pièce passe par plusieurs états et questionne le sens même de l’existence. Ce qui sépare cette tragédie de n’importe quelle autre, c’est que Hamlet ne cesse de repousser ses actes car il doute du bien-fondé des informations et de ses actions. Est-ce que le fantôme est bien réel ou est-ce une manigance? Est-ce que le fantôme a de réelles infos sur sa propre mort ou sont elles corrompues? Comment pourrait on avoir une source sûre sur un meurtre qui n’a pas de témoins? Est-ce que nos actes auront les conséquences qu’on voudrait qu’elles aient? Que sait on de l’au-delà?
||Cette tragédie met la lumière sur le fait que nos vies et nos actions sont souvent construites autour d’un constant doute et de l’indécision. Elle montre aussi que la mort est la seule certitude car elle apporterait les réponses aux incessantes questions qu’il se pose. La fameuse et philosophique réplique « Être ou ne pas être. » est motivée par son profond désespoir et prétend par la que personne n’endurerais la dureté de la vie et ses souffrances si ce n’était à cause de la peur de l’au-delà car ses valeurs religieuses interdisent le suicide. Extrait:
« Être, ou ne pas être, c’est là la question. Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à s’armer contre une mer de douleurs et à l’arrêter par une révolte? Mourir.., dormir, rien de plus… et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du cœur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair: c’est là un dénouement qu’on doit souhaiter avec ferveur. Mourir.., dormir, dormir! peut-être rêver! Oui, là est l’embarras. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort, quand nous sommes débarrassés de l’étreinte de cette vie ? Voilà qui doit nous arrêter. C’est cette réflexion-là qui nous vaut la calamité d’une si longue existence. Qui, en effet, voudrait supporter les flagellations et les dédains du monde, l’injure de l’oppresseur, l’humiliation de la pauvreté, les angoisses de l’amour méprisé, les lenteurs de la loi, l’insolence du pouvoir, et les rebuffades que le mérite résigné reçoit d’hommes indignes, s’il pouvait en être quitte avec un simple poinçon? Qui voudrait porter ces fardeaux, grogner et suer sous une vie accablante, si la crainte de quelque chose après la mort, de cette région inexplorée, d’où nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté, et ne nous faisait supporter les maux que nous avons par peur de nous lancer dans ceux que nous ne connaissons pas? Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches; »
||Autre point important, Hamlet pointe le fait que personne n’échappe à la mort et que Roi ou pesant, nous sommes tous pareils après la mort, le corps se désintégrera et sera dévoré par les vers de la même façon.

Extrait:

« Mais non, rien que de simple en ces métamorphoses. Rien qu’on puisse nier. Tiens Alexandre (Le grand) est mort; On le met au tombeau; là, tous en sont d’accord, H redevient poussière; et sa cendre est de terre, Et la terre est argile, et, sans plus de mystère, De J’argile qui fut Alexandre le Grand, Un potier peut bien faire un pot, au demeurant! L’imperial César, mort, redevenu boue, Peut remplir une fente ou la bise se joue, Et l’argile qui tint en suspens l’univers

Va plâtrer un vieux mur rongé par les hivers. »

||Politiquement, Shakespeare nous démontre aussi la relation entre la santé d’un pays et son dirigeant, quand il décrit le Danemark comme un corps rendu malade par la corruption du roi et de la reine.
Voilà j’espère que ça aura éclairé certains sur cette célèbre pièce, une de mes préférées peut-être car je comprend son esprit torturé de questions existentielles et franchement, qui n’en a jamais eu? ^^ —

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

REBECCA, de Daphné du Maurier.

Nous sommes à Monte Carlo, dans les années 1930. La narratrice, dont on ne connaîtra jamais le nom, est demoiselle de compagnie d’une femme insupportable, Mrs Van Hopper. Incorrigible pipelette, cette horrible femme se complait dans le commérage. La narratrice et elle sont descendues à l’Hôtel Côte d’Azur de Monte Carlo. Là, Mrs Van Hopper a vite fait de remarquer Maximilien de Winter dès son arrivée et de l’aborder. Il est de notoriété commune que M. de Winter est veuf, que sa femme s’est noyée. Il est, dit-on, inconsolable depuis ce triste événement. Rapidement, M. de Winter et la narratrice commencent à se fréquenter. De discussions en promenades en auto, ils se découvrent, apprennent à s’apprécier. Maximilien ne tarde pas à la demander en mariage et la jeune femme, qui n’osait en rêver, croit vivre un véritable conte de fée. Après leur voyage de noce en Italie, Maxim ramène la jeune Mrs de Winter à Manderley.
C’est là que les ennuis commencent. Manderley est la demeure dont a toujours rêvé la jeune Mrs de Winter, depuis sa plus tendre enfance. Mais elle ne parvient pas à s’y sentir chez elle. La sensation de malaise qu’elle a ressenti dès le premier jour, à son arrivée dans le domaine, persiste. Partout, tout le temps, elle se heurte à Rebecca, la première Mrs de Winter. Rebecca qui a choisi la décoration du petit salon. Rebecca qui a choisi les plantes odorantes du jardin. Rebecca qui faisait toujours les choses parfaitement bien. Rebecca qui semblait toujours si à son aise en société. Sa mémoire est palpable partout, notamment grâce aux bons soins de l’horrible Mrs Danvers. L’intendante de Manderley, qui se révèle être une femme méchante et sournoise, vouait un véritable culte à Rebecca et prend la jeune héroïne en grippe dès son arrivée de la nouvelle Mrs de Winter à Manderley. Elle lui faire comprendre par tous les moyens à sa disposition qu’elle n’est pas à sa place ici, qu’elle n’a ni la classe, ni la beauté de Rebecca. Qu’elle n’a pas le goût aussi sûr que Rebecca. Qu’elle est loin d’arriver à la cheville de Rebecca. Et la jeune femme commence à en souffrir. Accumulant les faux pas, les maladresses, elle ne heurte à un mur face aux domestiques. Plus le temps passe et moins elle se sent à l’aise, moins elle ose prendre des initiatives. Et puis, après quelques semaines, la jalousie et le désespoir commencent à s’installer en elle. Comment lutter contre une morte dont tous semblent vénérer la mémoire ? Même Maxim semble ne pas pouvoir oublier sa première femme. Résignée, la jeune Mrs de Winter est sur le point d’abandonner quand un drame va changer sa vie et sa perception des choses à jamais..
___________

Je ne vous en dit pas plus.

Un roman dit gothique, de part ses décors sombres, une mémoire d’outre tombe et de nombreux mystères.

À la fois thriller, polar et romance. Ce roman ravira tous les goûts.

Nombre de rebondissements dans cette histoire qui nous fait penser d’une manière au début du livre et puis, nous penche à droite, puis à gauche. On se prend à chercher des excuses, on se fait notre propre morale, on se met à la place des personnages.

Remplacer une ex-femme a toujours été délicat, mais encore plus quand elle est morte et qu’elle laisse derrière elle un piédestal impossible à atteindre.

La jalousie y est abordée, la différence de classes sociales, les valeurs et les apparences trompeuses..

Si vous avez aimé Jane Eyre ou les hauts de Hurlevent, vous aimerez beaucoup Rebecca. ^^ —
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

LE ROMAN DE LA MOMIE de Théophile Gautier

Résumé:

Non loin du Nil, dans la vallée de Biban-el-Molouk, un jeune aristocrate anglais, lord Evandale, et un égyptologue allemand, le docteur Rumphius, découvrent une tombe inviolée grâce à l’aide d’un escroc grec dénommé Argyropoulos. Depuis plus de 3 500 ans, nul n’a foulé le sol de la chambre funéraire dans laquelle repose le sarcophaged’un pharaon. Mais quand on ouvre le lourd couvercle de basalte noir, les deux hommes trouvent, à leur grande stupéfaction, la momie parfaitement conservée d’une jeune femme d’une magnifique beauté appelée Tahoser. Après la découverte de cette momie, le roman raconte l’histoire de cette momie et de ses amours.

__________

Encore une lecture imposée que j’avais pris plaisir à lire. C’est une fiction mêlée à un passé historique qui lui est bien réel, vu que l’histoire revient sur le peuple hébreu au temps des Pharaons, jusqu’à leur fuite dirigée par Moise et la défaite des Égyptiens. Une romance assez originale étant donné que Tahoser, la belle Égyptienne que convoite le Pharaon est en fait amoureuse d’un juif nommé Poeri. Elle avait fait sa connaissance en se faisant passé pour une pauvre, sous le nom de Hora. Mais le jeune homme est promis à une autre, une jeune et belle hébreu. À coups de trahisons ou de malheureuses circonstances, le destin se mettra en travers du chemin de Tahoser.
Malgré la fiction, l’auteur a voulu rester fidèle à l’histoire et la chronologie des événements, décrivant parfaitement le mode de vie de l’époque, du quotidien jusqu’à leur tenues vestimentaires.
Le thème du livre reste tout de même l’amour impossible. Tout d’abord, Tahoser et Poeri, que tout sépare et dans un deuxième temps le Lord Anglais, qui semble sous le charme de cette belle momie, si bien conservée après trente siècles. Un amour qu’il gardera précieusement puisque qu’il ne se maria jamais!
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

SOUVENIRS DENFANCE DE Marcel Pagnol

* 1957 : La Gloire de mon père

* 1957 : Le Château de ma mère

* 1960 : Le Temps des secrets

* 1977 : Le Temps des amours
Ces quatre tomes composent la série des Souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol. Au départ, il devait constituer une trilogie mais au fur et à mesure de la rédaction, il s’aperçoit de l’abondance de ce qui lui reste à raconter et remanie le projet à plusieurs reprises, mais ne terminera pas le dernier tome qui restera inachevé.
1-La gloire de mon Père.
Le récit débute dès la naissance de l’auteur, fait part de ses premières années passées à l’école puis de ses vacances en famille au village de la Treille pendant l’été de 1904, et prend fin sur les exploits de son père durant une partie de chasse dans les collines du massif du Garlaban.

On y voit comment le petit Marcel parvient à épanouir peu à peu sa personnalité, celle d’un fils aîné de Provence, passionné par la lecture et les aventures dans les collines, partagé entre son amour exclusif pour la belle couturière, éternelle jeune fille incarnée par Augustine, qui sera une mère tendre et discrète, et l’admiration pour son père, Joseph le maître d’école, anticlérical et anti-alcoolique, mais profondément humain. Il ne deviendra complètement son héros qu’en lui prouvant qu’il aime autant que lui ses chères collines, glorifié par un exploit de chasse. L’enfant se débat entre ses rêves et les découvertes parfois angoissantes de la réalité du monde où il vit : Les adultes peuvent aussi mentir…
« Il faut dire qu’à cette époque, les microbes étaient tout neufs, puisque le grand Pasteur venait à peine de les inventer »
« De plus, je découvris ce jour-là que les grandes personnes savaient mentir aussi bien que moi, et il me sembla que je n’étais plus en sécurité parmi elles. »
2- Le château de ma mère.
Les familles Pagnol et Jaubert passent toujours leurs vacances au pied du Garlaban. Le jeune Marcel Pagnol se lie d’amitié avec un jeune paysan, Lili des Bellons. Il évoque le parcours des deux garçons pour poser des pièges à oiseaux dans les collines. De leur côté, Joseph et l’oncle Jules rapportent tant de gibier qu’ils peuvent payer la location de la bastide neuve.

La fin de l’été est un drame pour Marcel, qui décide de fuir pour vivre dans les collines avec l’aide de Lili. Mais il renonce à ce projet.

La famille décide de monter chaque samedi à La Treille, mais le trajet est long. Heureusement, Bouzigue, piqueur du canal de Marseille et ancien élève de Joseph, leur remet une clé permettant de suivre le cours d’eau à travers des propriétés privées et de gagner un temps précieux par ce raccourci. Mais traverser les châteaux est une épreuve angoissante, particulièrement pour Augustine, la mère de Marcel. Un jour, un garde les surprend, et Joseph humilié sera dans la crainte de se voir infliger un blâme ou d’être révoqué par l’inspecteur d’Académie. Heureusement, les choses s’arrangent grâce à Bouzigue. Marcel achève son récit en passant du souvenir d’un mémorable dîner de cette période à l’évocation de la mort de sa mère cinq ans plus tard, puis de celle de son propre frère Paul, devenu chevrier ; et enfin celle de son ami Lili, tombé au front durant la Première Guerre mondiale « sur des touffes de plantes froides dont il ne savait pas les noms ».
« Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants. »
3- Le temps des secrets.
Marcel Pagnol grandit et poursuit de nouvelles vacances d’été dans les collines du Garlaban, ensuite ce sera le moment d’entrer au Grand Lycée de Marseille. Et entre cette rentrée de grand garçon et ce début des vacances, milles tracas, milles secrets vont venir émailler ces tendres moments à la Bastide Neuve. Le jeune Marcel Pagnol décrit ses premiers émois sentimentaux après sa rencontre avec Isabelle Cassignol, fille d’un prétendu grand poète en vacances à La Treille.
 » Dans le silence humide et tiède, sous la lumière couleur d’étain, au chuchotement de la pluie, le battement confidentiel de la pendule fabriquait patiemment nos minutes communes, et je sentais profondément la douceur de nous taire ensemble.  »
 » Je finis par conclure que l’amour qui rendait fou était une affaire de grandes personnes, et surtout de femmes.  »
4-Le Temps des amours marque la fin de cette série dans un roman inachevé et publié en 1977 à titre posthume.
« C’est sans la moindre inquiétude, mais au contraire avec une véritable joie que je quittai la maison, un matin d’octobre, pour la rentrée au lycée, où j’étais admis en cinquième A2. Personne ne m’accompagnait : le cartable au dos, les mains dans les poches, je n’avais pas besoin de lever la tête pour regarder le nom des rues. Je n’allais pas vers une prison inconnue, pleine d’une foule d’étrangers : je marchais au contraire vers mille rendez-vous, vers d’autres garçons de mon âge, des couloirs familiers, une horloge amicale, des platanes et des secrets… Mon entrée dans la cour fut triomphale: je n’étais plus le « nouveau » dépaysé, immobile et solitaire, qui tourne la tête de tous côtés, à la recherche d’un sourire, et peut-être d’une amitié : je m’avançai dans ma blouse en loques et, aussitôt, agneau, Nelps et Vigilanti s’élancèrent vers moi en poussant des cris.  »
 » La preuve que Dieu est ami des joueurs de boules, c’est que les feuilles des platanes sont proportionnées à la force du soleil.  »
 » Ce n’est que bien plus tard que je découvris l’effet le plus surprenant de ma nouvelle vie scolaire : ma famille, ma chère famille, n’était plus le centre de mon existence.  »
_____________
Ces livres ont marqué mon enfance/adolescence, j’avais apprécié la simplicité et les touches d’humour de l’auteur. Les descriptions ne sont pas redondantes et longues mais précises et directes. On se laisse séduire par son histoire et on se reconnaît à un moment ou un autre.

Il décrit des sentiments humains et communs à tous comme l’amitié enfantine, l’amour, le besoin de reconnaissance des parents, l’entrée à l’âge adulte et la maturité mais aussi la réalisation que les parents ne sont pas parfaits et surtout qu’ils ne sont pas éternels.

Ce sont des lectures courtes et agréables qui décrivent le Sud de la France et la fameuse Garrigue.

Une belle découverte pour ceux qui ne connaissent pas et de beaux souvenirs pour les nostalgiques. ^^ —

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
À suivre!