LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES de Delia Owens ★★★★★

Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n’est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent.

A l’âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l’abandonne à son tour.

La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie.

Lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même…


Mon avis:

Il y a des livres que l’on dévore comme un beignet acheté à la sauvette et d’autres que l’on savoure comme une pâtisserie raffinée.
Ce roman fait manifestement partie de la 2eme catégorie.

C’est à la fois un thriller, un roman d’amour, un documentaire et une tragédie poétique, tout ça faisant de ce livre hors du commun une petite pépite littéraire.

On commence l’histoire avec un cadavre découvert dans le Marais, est-ce un accident, un meurtre?
On alterne ensuite avec le passé et le présent tout en suivant la petite Kya dans son chemin de vie.
On plonge dans la solitude avec elle après que tous l’aient abandonné à son sort et on l’accompagne alors qu’elle grandit courageusement en se forgeant une personnalité marginale et indépendante.
Kya est une enfant de la nature, la « fille des marais ».

On apprend énormément de choses sur la faune et la flore, l’auteure étant zoologue et biologiste, on ressent sa passion à travers cet ouvrage.
J’ai aimé les métaphores et comparaisons entre les comportements de la vie sauvage et les humains.

Mais on souffre avec elle aussi, tragédie après tragédie, trahison après trahison.

Ce roman aborde plusieurs sujets comme la solitude, le racisme, les préjugés, la résilience, le pardon, la violence, et toutes ces nuances de gris qui composent une vie.

J’ai passé un très bon moment et je vous le recommande.
Le livre va d’ailleurs être adapté prochainement au cinéma!

CELLE QUI CRIAIT AU LOUP de Delphine Saada ★★★★☆

Description:

« Quand les filles parlent d’elle, tout bas, entre deux portes, elles disent qu’elle est fière et hautaine, aussi belle qu’une lumière froide. On a rien contre elle, qui peut avoir un truc contre Albane, elle est parfaite ? Faut juste reconnaître que c’est pas normal de passer autant d’années à travailler avec une personne sans rien savoir d’elle. »

Albane est une infirmière modèle, respectée et appréciée de ses collègues, qui pourtant ne savent rien d’elle. Après des journées éreintantes dans son service, elle s’occupe de ses deux enfants jusqu’au retour de leur père. Elle le fait parce qu’il le faut, sans plaisir. Depuis peu, quelque chose la déstabilise et la dérange chez sa fille de six ans. Albane développe un comportement inquiétant envers Emma, au point d’alerter son mari qui ne lui laisse pas le choix…

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Mon avis

Je ne m’attendais pas à ça du tout!

Premier chapitre, premier malaise. Un de ces sentiments d’effroi qui vous parcourt l’échine et qui vous questionne « non elle n’a pas fait ça quand même… »

Et puis on repart en arrière pour comprendre.

Un ascenseur émotionnel.

Au début on juge, surtout en tant que mère, un sentiment de colère et d’injustice m’a envahit à plusieurs reprises.

On se prend à détester cette Albane parfaite sous tous rapports, si froide, si insensible, on se demande ce qui l’a rendu cruelle.

Mais ayant été confronté de près à ce genre de problèmes, je me doutais qu’il s’agissait de la conséquence de quelque chose de plus grave.

Surtout que l’auteure balance des petites phrases et circonstances qui marquent le chemin tel des petits cailloux pour nous emmener vers la résolution finale.

Il sera difficile de parler de la suite sans spoiler mais c’est un livre que j’ai vraiment apprécié même si la fin m’a laissé perplexe.

En ce qui concerne l’écriture c’est fluide et très bien écrit, on se laisse emporter facilement dans l’histoire.

Je me suis un peu renseignée et c’est le premier livre de cette auteure, qui est d’ailleurs elle-même médecin.

Et petite anecdote, le médecin quelle cite « Dr Hervé Rudowski » est notre médecin de famille depuis 30 ans, il exerce toujours à Paris d’ailleurs 😀 mais par contre elle le décrit comme gynécologue (certainement pour coller avec son récit) mais en fait il est médecin généraliste, et d’ailleurs le meilleur que j’ai connu.

Bref, pour en revenir à ce livre, je l’ai dévoré rapidement et je l’ai terminé avec une larme, triste de quitter Albane comme si je quittais une amie…

MAX de Sarah Cohen-Scali★★★★★

Description:

« 19 avril 1936. Bientôt minuit. Je vais naître dans une minute exactement. Je vais voir le jour le 20 avril. Date anniversaire de notre Fürher. Je serai ainsi béni des dieux germaniques et l’on verra en moi le premier-né de la race suprême. La race aryenne. Celle qui désormais régnera en maître sur le monde. Je suis l’enfant du futur. Conçu sans amour. Sans Dieu. Sans loi. Sans rien d’autre que la force et la rage. Je mordrai au lieu de téter. Je hurlerai au lieu de gazouiller. Je haïrai au lieu d’aimer. Heil Hitler ! »

Max est le prototype parfait du programme « Lebensborn » initié par Himmler. Des femmes sélectionnées par les nazis mettent au monde de purs représentants de la race aryenne, jeunesse idéale destinée à régénérer l’Allemagne puis l’Europe occupée par le Reich.


Mon avis:

Ce livre m’inspire une expression: « l’innocence des bourreaux »
Au début de ma lecture, j’ai eu un peu de mal à me faire à cette voix intérieure, la voix de Max, ce bébé que l’on verra grandir et que l’on connaîtra jusqu’au bout des ongles. Ses pensées, ses aspirations, mais aussi ses émotions.
Après la petite gêne de départ, je m’y suis vite habituée et j’y ai même pris goût à ce petit bonhomme qui raconte tout ce qu’il pense mais aussi et surtout tout ce qu’il voit ce qu’il entend et ce qui se passe autour de lui. C’est sans filtre!
Ce que j’ai trouvé incroyable dans ce livre c’est les différentes émotions que nous procurent les personnages mais aussi l’histoire, on commence avec une sorte de fascination, une admiration pour cette sorte de grandeur, d’organisation parfaite et quasi surnaturelle, et puis la claque, l’auteure nous rappelle pourquoi on hait les nazis, pourquoi quel que soit l’efficacité de leur méthode, leur cruauté est sans pareille et leur propagande ridicule.
Malgré cela, l’auteure arrive tout de même à nous faire passer un message, il y avait du bon et du mauvais partout, beaucoup ont subi, d’autres ont suivi. Chacun avec ses propres raisons et convictions.

Mais des romans sur le nazisme il y en a une belle pelleté. Pourtant ce livre ne ressemble à aucun autre.
Car ce livre c’est aussi une grand histoire de fratrie et d’amitié.

Je ne spoilerai pas plus mais je finirais juste par dire que… je suis triste de quitter Max.

LA CHAÎNE de Adrian McKinty ★★★★★

Description:

VICTIMES. SURVIVANTS. RAVISSEURS. CRIMINELS.
VOUS SEREZ TOUT CELA À LA FOIS.

Le téléphone sonne. Un inconnu a kidnappé votre enfant.
Pour qu’il soit libéré, vous devez enlever l’enfant de quelqu’un d’autre.
Votre enfant sera relâché quand les parents de votre victime auront à leur tour enlevé un enfant.
Si un chaînon manque : votre enfant sera tué.

VOUS FAITES DÉSORMAIS PARTIE DE LA CHAINE.
VOUS N’ÊTES PAS LES PREMIERS.
VOUS NE SEREZ CERTAINEMENT PAS LES DERNIERS.


Mon avis:

QU’EST-CE QUE ÇA FAIT DU BIEN de lire un bon thriller!
Les 2 derniers que j’avais lus étaient très moyens, du coup je partais un peu à contrecœur mais quelle bonne surprise. Il y a tous les ingrédients qu’il faut.

On est happés très vite si bien qu’on a du mal à fermer le livre.
L’histoire est bien tournée, ce n’est pas surfait, c’est bien organisé aussi, il n’y a pas d’illogisme et l’auteur nous embarque avec les parents dans cette aventure terrible heure par heure.
Suspense garanti!
Moralement, ça secoue aussi. On se met à leur place évidemment et on se demande si on aurait fait pareil, ou qu’on aurait pas pu? Mais en vrai face à la peur de perdre son enfant, ne sommes nous pas prêt à tout?
En tout cas c’est tellement réaliste qu’on croirait que c’est une histoire vraie.

Je finirai avec ces citations:

“Tant que vous n’avez pas vu quelque chose ou quelqu’un mettre votre enfant en danger, vous n’avez pas connu la peur. Mourir n’est pas la pire chose qui puisse vous arriver. Le pire qui puisse vous arriver, c’est qu’il arrive du mal à votre enfant. Avoir un enfant, c’est se transformer instantanément en grande personne.”

“La civilisation n’est qu’un mince et fragile vernis sur la loi de la jungle : Plutôt toi que moi. Plutôt ton gamin que le mien.”

PS: Je vous conseille d’avoir vos enfants à vue pendant la lecture de ce livre parce que vous allez vous faire un sang d’encre…

MA VIE POUR LA TIENNE de Jodi Picoult ★★★★★

Description:

À treize ans, Anna a déjà subi de nombreuses interventions et transfusions afin que sa sœur aînée Kate puisse combattre la leucémie qui la ronge depuis l’enfance. Anna sait qu’elle a été conçue pour être génétiquement compatible avec Kate et qu’elle est son seul espoir. Cependant, lorsqu’on lui demande de faire don d’un rein, l’adolescente refuse. Elle veut disposer librement de son corps et ira jusqu’au bout pour se faire entendre…

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MON AVIS:

Décidément, Jodi Picoult a le don de poser des questions impossibles.

Dans ce roman choral, on se trouve à la place de tout le monde, mais on voudrait être à la place de personne.

Difficile de vous parler des thèmes importants de ce livre sans spoiler alors je ferai mon maximum pour rester vague.

Je vous dirais que ce roman est une ode à la vie, à l’amour filial et fraternel.

Mais c’est aussi une cruelle remise en question de la valeur que prennent nos vies et à la façon dont nous jugeons parfois les gens qui nous entourent.

Prenons nous toujours les bonnes décisions?

Et les prenons nous réellement avec la meilleure intention?

On croit toujours faire le bien mais l’idée d’une bonne action n’en est pas toujours une du point de vue des autres.

Quand on est parent d’un enfant malade, on à tendance à en oublier les autres, que ce soit les frères et sœurs, mais aussi le compagnon, le travail, et même sa propre vie.

Est-ce bien? Non. Est-ce moral? Non.

Est-ce Naturel? Oui.

Parce que c’est notre nature humaine dans l’adversité qui reprend le dessus, et qui laisse rarement une place à la réflexion ou à la sagesse.

C’est comme de prendre des décisions en urgence, mais toute sa vie.

Bref, j’aurais tellement de choses à dire sur ce roman mais je ne peux vous en dire plus sans en dire trop.

J’ai beaucoup aimé ce livre, pourtant c’était un pavé, et je n’aime pas les pavés!

Mais c’est déjà le troisième de cette auteure avec toujours autant de pages et malgré ça, je ne m’en lasse pas de vivre avec ses personnages au jour le jour.

Il y a comme dans ses autres romans des personnages atypiques et drôles.

Un bonheur, cet avocat avec son chien… mais vous ne saurez qu’à la fin, à quoi il sert réellement alors patience…

PS: j’ai voulu regarder le film qui porte le même nom, mais quelle déception!

Je ne suis même pas déçue mais frustrée, énervée et sur le c.. Vraiment je ne comprend pas que l’auteure ai pu accepté une telle adaptation, en tout cas j’espère que le cachet en valait le coup.